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Pas de quartier pour Lidl, pas de Lidl dans nos quartiers

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Les gens m’appellent Lidl des jeunes

L’enseigne Lidl souhaite s’installer à Maen Roch. Le bureau municipal a déjà rendu un avis favorable et la Communauté de communes Couesnon Marches de Bretagne, qui possède le terrain de cette éventuelle installation, a indiqué qu’elle se rangerait à l’avis du conseil municipal de Maen Roch. Dans le compte rendu du dernier conseil municipal, le maire «  rappelle que c’est un sujet économiquement important pour le territoire et que Couesnon Marches de Bretagne est favorable à cette implantation qui permet de remplir la zone.  » 

«  Remplir la zone  » de béton, imperméabiliser les sols sur plusieurs centaines de m2, cela n’est pas en accord avec Le Projet du territoire CMB 2026 – Sources de possibles, entériné en conseil communautaire le 6 novembre 2019 qui revendique le fait de «  placer la dimension biodiversité au cœur de chaque projet  ». 

«  Un sujet économiquement important  » qui va mettre encore un peu plus en difficulté les commerçants des centres bourg. La commune lance une opération de soutien à ses commerces touchés durant le confinement et souhaite l’implantation du nouveau centre commercial  ! N’y a-t-il pas une contradiction  ? 

Mais le pire dans cette affaire, c’est que la mairie et la communauté de communes feignent d’ignorer que Lidl, c’est aussi :

des cadences infernales, du harcèlement moral et des salariés déshumanisés…Le harcèlement fait partie du management  : salariés filmés à leur insu dans le magasin, dans les réserves et dans les espaces réservés aux pauses. Condamné pour «  faute inexcusable  » suite au suicide d’un salarié en 2015 sur son lieu de travail, les méthodes managériales n’évoluent pas selon les salariés. La preuve, ce samedi 10 octobre, l’ensemble des salariés de Lidl à Lamballe ont fait grève devant l’entrée du magasin pour dénoncer les méthodes de management de leur directeur de secteur, à qui ils reprochent mépris et maltraitance (mutation forcée dans des magasins éloignés de leur domicile pour les salarié.ées afin de les faire rentrer dans le rang) 

des fournisseurs français qui utilisent les pires pratiques d’élevage et de culture afin de pouvoir vendre le moins cher possible. Il est possible d’acheter cette semaine son poulet entier à 2.49 €/kg et des carottes à 0.60 €/kg ! Mais ce prodige a un coût humain (agriculteurs payés une misère) et environnemental (production extensive utilisant une quantité considérable de pesticides, pour certains cancérigènes). Ceci n’est pas spécifique à Lidl. L’enseigne concurrente que nous connaissons bien à Maen Roch, Super U, utilise les mêmes méthodes : carottes à 0,65 €/kg et, histoire de faire des marges colossales sur le dos des consommateurs qui privilégient le bio, le panais bio vendu à 5,98 €/kg  alors qu’il est possible de le trouver aux alentours de 3€/kg chez un producteur local ou dans les épiceries installées dans les centres bourgs.  

des fournisseurs à l’étranger exploités dans des conditions inacceptables. En 2017, une enquête révélait que la production de bananes et ananas en Equateur pour Lidl  nécessitait un usage intensif de pesticides, et que l’épandage en avion de ces substances chimiques avait lieu pendant que les employés travaillaient sur la zone. Qualifiés d’ «  hautement dangereux  » et interdits par l’Union Européenne, ces produits toxiques le sont pour les travailleurs agricoles mais également pour les riverains proches, qui souffrent désormais de cancers, de maladies respiratoires, de fausses couches pour les femmes. Cet empoisonnement s’accompagne de contrats inexistants, pas couverts socialement, des licenciements abusifs (femmes licenciées car enceintes, travailleurs.euses licencié.es car souhaitant créer un syndicat…) 

Couesnon Marches De Bretagne souhaite «  initier et accompagner une dynamique de territoire autour de l’alimentation qualitative  ». Pour cela, il semble donc indispensable d’empêcher l’installation de Lidl. Et pourquoi ne pas mettre notre énergie à développer une agriculture durable sur notre territoire afin que la population bénéficie d’une nourriture de qualité, biologique et à un prix acceptable  ? 

De nombreuses pistes de réflexion s’offrent à nous  ! Dans un précédent article, nous évoquions la possibilité de mettre en place «  la cantine à 1 euro  » afin que les familles les plus modestes aient accès à ce service. (https://galettesociale.org/le-droit-a-la-cantine-pour-tous/)

Crédit Photo : Costa Rica 2015 – Make Fruit Fair / ActionAid France – MakeFruitFaire

Les Samedis à Calais

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Samedi, nous sommes allés à Calais, comme tous les samedis depuis le dernier week-end de juin pour retrouver les exilés qui attendent au bord de ce continent une occasion de passer en « UK », mais les occasions sont rares : des centaines de CRS et de gendarmes et d’agents de la police aux frontières quadrillent Calais, les zones industrielles, les rues, les bois alentour pour expulser, démanteler la moindre tentative d’installation de campement.

Les grilles, les grillages se dressent partout, encerclent et enferment les Calaisiens dans leurs quartiers, mettent à la marge les réfugiés. Il leur reste peu de place pour s’installer  : quelques zones excentrées qu’il faut quitter au bout de quelques jours après s’être fait confisquer sa tente, lacérer son duvet, parfois s’être fait insulter ou gazer. Il n’y avait plus que 2 points d’eau pour 1000 personnes en juillet- deux points de distribution de nourriture, éloignés de plusieurs kilomètres. Et pour prendre une douche, il faut bien rajouter 6 kms de marche. Les exilés sont épuisés, démoralisés, désespérés.

On a retrouvé nos amis éthiopiens samedi, une dizaine d’exilés fidèles qui marchent une demi-heure pour nous rejoindre, comme tous les samedis  : on s’installe avec eux, on mange quelques gâteaux, on boit du thé, on mesure leur fatigue à leurs visages tendus, fripés, crispés. Et samedi, ça avait l’air dur, ils n’arrivaient pas à se décoller du grillage contre lequel ils étaient adossés, il y avait des pansements sur des mains, des cicatrices douloureuses, des blessures faites en escaladant les grillages. Il y avait une grande lassitude. On leur a proposé de les embarquer pour deux jours. On a repris les hébergements dans les familles lilloises depuis 2 week-ends, c’est ça qu’on vient leur proposer tous les samedis  : un week-end de repos dans une famille, deux nuits dans un vrai lit, une longue douche, des repas, du calme ou un moment pour échanger, de la musique, des conversations. Ils repartent le lundi un peu reboostés, ils disent souvent qu’ils ne pensent plus à Calais pendant deux jours et que ça leur fait du bien. A l’heure où le ministre de l’Intérieur Darmanin décide de faire interdire la distribution de nourriture par les assos de la ville, où la maire de Calais Nathalie Bouchart, jamais en panne d’inspiration pour maltraiter les «  migrants  », réclame la création d’une «  zone d’expérimentation  », un «  secteur géographique à définir pour juguler les flux migratoires et à lutter contre les troubles à l’ordre public  », à l’heure où il serait question de remettre à l’ordre du jour le délit de séjour irrégulier, supprimé par Manuel Valls, en 2012, à l’heure où l’Angleterre renvoie en France par charters les exilés arrivés sur les côtes par les «  small boats  » , on se dit qu’il va falloir qu’on continue sans faiblir, qu’il faut tenir, résister, donner son temps et son énergie pour ces venus du bout du monde et nés du mauvais côté de la mer.

Anne du collectif Migraction, Lille

Des Lions à Fougères ? !

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Vous avez déjà vu ces panneaux d’entrée dans la ville de Fougères  ? Ces panneaux, ville fleurie, sportive, … Et en bas du panneau, un petit bandeau avec quelques logos dont celui du Lions club et du Rotary club  ? ? C’est la même sur certains panneaux indiquant les places réservées aux personnes handicapées. Mais qui sont-ils ? Quelle est cette association qui a, chose exceptionnelle, le droit de marquer l’espace public, de s’afficher institutionnellement à l’entrée de la ville ? Comme si les panneaux d’entrée indiquaient  : « Bienvenue sur le territoire du Lions club  » !

Le Lions Club, est ce qu’on appelle un club service. Derrière des raisons philanthropiques qui sont souvent à l’origine de la création des clubs services tel que Lions Club et le Rotary Club, les clubs service sont des espaces de sociabilité des notables et de la bourgeoisie. Jusqu’à très récemment, la cooptation était nécessaire pour entrer dans le club, et les femmes y sont sous-représentées. Le Lions moins sélectif que le Rotary, regroupe souvent les petites bourgeoisies locales.
 
Au Lions sont surreprésentés les chefs d’entreprise, les avocats, certains sont même, au niveau régional, représentants patronaux aux prud’hommes. Le leitmotiv des clubs service est la mise en place d’actions dites philanthropiques. À Fougères, l’action principale du Lions club est la vente de tulipes notamment à destination d’associations caritatives. Les statuts du club fougerais précisent souhaiter «  unir par des liens de solidarité et d’amitié des hommes et des femmes représentatifs et qualifiés de la communauté  ».
Réservé prioritairement à des chefs d’entreprise, des avocats, des médecins, le Lions Club est un espace servant avant tout à étoffer son réseau, faire des connexions, et qui dit réseau de profession ayant des intérêts convergents, dit aussi capacité d’organisation, de lobbying et capacité d’influence accrue. Ce dernier point ne serait pas un problème si la bourgeoisie et nous avions des intérêts convergents, mais ce n’est que rarement le cas et les clubs service viennent s’ajouter à la longue listes de réseaux qu’ont constitué la bourgeoisie et les chefs d’entreprise  : syndicats de patrons, Chambre du Commerce et de l’Industrie, …
 
Dans différents ouvrages les sociologues Monique et Michel PINÇON-CHARLOT expliquent l’usage des clubs et lieux de sociabilité de la bourgeoisie, leur permettant de s’organiser et se reproduire. Les PINÇON-CHARLOT expliquent que les cercles mondains permettent à la bourgeoisie de se perpétuer, reconduire sa domination et maintenir son homogénéité.
 
Le Lions club est comme le Rotary marqué par des titres tel que «  gouverneur  » et des cérémonies pompeuses de passation de pouvoir. Ces cérémonials participent à ériger «  des barrières symboliques (mais aussi bien réelles de béton et d’acier) qu’érige la bourgeoisie pour se préserver, pour maintenir cet entre-soi, pour ne pas être confrontée à une quelconque altérité sociale. La ségrégation sociale que cette classe parvient à opérer, le racisme de classe qui la conduit à écarter tous ceux qui n’en sont pas, à les tenir à distance de ses lieux de prédilection, révèle la formidable violence symbolique qu’elle parvient à exercer, avec d’autant plus de force qu’elle a le droit et l’État – le sien – pour elle.  » (1)
 
 
Le Lions club se dit apolitique et areligieux, ce qui n’empêche pas ses membres de briguer des mandats ou d’entretenir des liens étroits avec les élus locaux. Ainsi lors du congrès régional du Lions Club à Fougères, le maire de la ville était présent à la plantation de l’arbre des Lions sur l’espace public. Cette colonisation discrète et institutionnelle de l’espace public fougerais est plus que questionnante, quand les autres associations doivent se partager 4 panneaux légaux squattés par des affiches à but commercial.
Enfin, les ouvrier.es, employé.es et professions intermédiaires représentent 83  % de la population fougeraise, mais sans espace d’organisation collective, leurs intérêts et influence sur ce qui fait la politique locale est clairement diminuée, c’est pourquoi il est nécessaire de rejoindre et construire dans sa boîte, les syndicats, et à côté de chez soi les espaces d’auto organisation et de démocratie directe, tels les locaux autogérés.

(1) Stéphane Olivesi, « Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, Les ghettos du Gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces », Questions de communication, 14 | 2008, 401-403

La réforme des retraites : passage en force vers encore plus d’inégalités !

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Le système de retraite par répartition, tel que pratiqué en France depuis la fin de la seconde guerre, va peut-être bientôt être terminé.
A la place, le gouvernement pousse un projet de retraite à points qui brise ce qui restait de solidarité et augmente encore les inégalités.

Pourtant, en parcourant le site du gouvernement dédié à la réforme, on y apprend que “[…] notre système de retraite a connu, ces trente dernières années, plusieurs réformes destinées à répondre à la question de sa pérennité financière, que met en péril le vieillissement de la population. Aujourd’hui, grâce à ces différentes réformes, l’équilibre financier est presque atteint.
Mais alors pourquoi cette refonte radicale du système ? On pouvait déjà discuter l’obligation d’équilibre financier pour un système de solidarité, surtout lorsqu’on observe les sacrifices nécessaires pour atteindre cet équilibre. Mais comment légitimer la fin de la répartition, aussi imparfaite soit-elle, lorsqu’en même temps on admet que le système est financièrement pérenne ?

Au menu de la réforme :
– incitation au recul de l’âge du départ à la retraite
– calcul de la retraite sur la totalité de la carrière, et plus sur les meilleures années ou les 6 derniers mois. Les femmes pâtiront tout particulièrement de ce changement car, du fait des inégalités qu’elles subissent, leurs carrières sont souvent plus discontinues et leurs salaires plus bas.
– les droits varieront en fonction de la valeur d’achat et de service du point, une valeur déterminée par le gouvernement et qui ne permet donc plus d’anticiper sur les droits acquis.
– les mêmes droits diminueront en fonction de l’espérance de vie de chaque génération.
– la part du PIB accordée aux retraites n’augmentera pas. Ainsi, si le PIB baisse, si le nombre de retraité.e.s augmente par rapport au nombre d’actif.ve.s, voir les deux en même temps, alors la part de retraite par individu va baisser.

L’objectif de cette réforme est de bloquer les dépenses (même si les besoins augmentent), et de baisser les pensions des plus précaires pour au moins maintenir celles des plus favorisés.
Et si nous avons besoin de plus de retraite et que nous en avons les moyens, ce n’est plus vers la caisse de répartition solidaire que nous sommes invité.e.s à nous tourner (cf la loi Pacte), mais vers des établissements financiers privés qui tenteront de faire fructifier notre capital retraite. A nos risques et périls.

 

source du bandeau “Éducation financière” : https://www.blackrock.com/fr/intermediaries/themes/retirement/blackrock-retirement-facts

Racisme-xénophobie : Contrer le mythe de l’invasion

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Le verrouillage des frontières, c’est le projet aussi bien des fachos que des libéraux. Pourquoi ? Pour protéger l’Occident du « grand remplacement » selon les premiers. Pour la stabilité économique selon les seconds. Les deux arguments sont complètement faux. Mais le verrouillage des frontières a une conséquence : il contraint des dizaines des milliers de personnes à la clandestinité, au travail au noir, à la prostitution, à la privation de droits.

Première idée reçue :

l’immigration « coûte » cher. Pas du tout, cela fait des années que des calculs révèlent le contraire… Les immigré·es travaillent, cotisent à la Sécurité sociale, consomment, paient des impôts (rien que la TVA = 45 % des recettes de l’État en 2018). Ce ne sont pas les migrant·es qui plombent les comptes de la Sécu, c’est le chômage de masse et l’exonération croissante de cotisations patronales. Si en France le taux chômage est à près de 9 % selon le BIT (Bureau international du travail), c’est une conséquence directe de la loi du marché, pas d’autre chose.
Halte aux discours qui stigmatisent les migrant·es pour masquer les vrais profiteurs, les vrais parasites : spéculateurs, politiciens, capitalistes.

Deuxième idée reçue :

les migrations vont bouleverser l’équilibre démographique. Les chiffres démentent tout cela : environ 130 000 personnes extra-européennes (soit 0,2 % de la population) viennent vivre et travailler chaque année en France, pour moitié provisoirement (chiffres Ined). Le « grand remplacement » est un mythe et un fantasme raciste, fondé sur aucune réalité statistique.
Rappelons qu’avant 1974, lorsque les frontières étaient ouvertes, aucune invasion n’a eu lieu. Toutes les lois anti-migratoires votées depuis 1974, de plus en plus féroces et inhumaines, ont en revanche de tristes conséquences : elles jettent dans la clandestinité des dizaines de milliers de personnes ; elles légitiment les violences policières et le quadrillage des quartiers populaires, avec une mentalité d’armée d’occupation coloniale.

– Régularisation de toutes et tous les sans-papiers ;
– Liberté de circulation et d’installation ;
– Justice et vérité sur les crimes policiers ;
– Abolition de la hiérarchie raciste dans la société.

Face au racisme et à la xénophobie, ne pas baisser les yeux !

Avec l’arrivée prochaine de mineur.e.s isolé.e.s étranger et étrangères à Fougères, des idées nauséabondes refont surface à travers des arguments fumeux. On nous informe qu’ils et elles nous coûteraient cher, ne seraient que des menteurs et menteuses pas vraiment mineur.e.s, qu’ils et elles accapareraient les déjà faibles moyens accordés aux français.e.s vivant en dessous du
seuil de pauvreté et enfin qu’ils et elles feraient exploser l’insécurité ! Voyez-vous ça, une énième tentative de dresser les pauvres contre les pauvres… Pas étonnant de la part d’une extrême droite antisociale adhérent complètement au système capitaliste.

Refusons la division, luttons ensemble pour permettre des conditions de vie dignes pour toutes les fougeraises et tous les fougerais (présent.e.s comme futur.e.s).

Pour une écologie radicale à la hauteur de l’urgence !

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2019, la dégradation globale de l’environnement est un constat désormais bien installé et étayé par des études de plus en plus nombreuses. Avec les « rassemblements pour le climat », se pose maintenant et concrètement la question de notre action face à l’urgence. Parmi les solutions, il y en a bien une qui sort du lot : changer le système (… et pas le climat !).

Un système dont il faut sortir

Ce système a un nom : le capitalisme. Il repose sur une logique de croissance. Croissance de la production, de la consommation, et donc des profits, toujours dans une perspective à court terme, dictée par des actionnaires focalisés sur leurs dividendes. À cause de ce système, les ressources naturelles s’épuisent de plus en plus rapidement et le jour du dépassement, jour à partir duquel notre empreinte écologique dépasse la capacité de renouvellement de la biosphère, arrivera cette année au mois de juillet !

Le problème n’est donc pas simplement que les capitalistes produisent mal, c’est qu’ils produisent trop, et toujours davantage. Repeindre la façade en vert n’y changera strictement rien ! Nous devons nous diriger vers une société écologiquement soutenable en lien avec nos besoins véritables, débarrassée du productivisme, et donc incompatible avec le capitalisme.

Compter sur nos propres forces

Dans ce contexte, que devons nous attendre des gouvernants et « décideurs » ? Ils sont totalement assujettis au système. Les demi-mesures qu’ils prendront comporteront forcément un aspect non écologique, en remplaçant par exemple le pétrole par le nucléaire dans la production d’énergie, ou bien anti-social, à travers les diverses « taxes écologiques » qui touchent de la même façon riches et pauvres. Ils ne remettent jamais en cause le productivisme, responsable des crises écologiques actuelles, et nous conduisent finalement droit dans le mur.

À l’inverse, nos rassemblements sont bien la preuve que nous sommes prêt.e.s à prendre l’urgence au sérieux et faire ce qu’il faudra pour éviter la crise qui s’annonce. Ils peuvent être la première étape de la construction d’une alternative globale mais ne se suffiront pas en eux-mêmes pour renverser la vapeur.

L’urgence écologique : sortir du capitalisme ! Cortège d’Alternative libertaire à la ZAD de NDDL après l’abandon du projet d’aéroport, le 10 février 2018

Des constats à l’action

Quelles stratégies adopter face à un système aussi colossal, qui a imprégné profondément nos modes de vie ? Nous pensons qu’elles doivent être multiples : de l’expérimentation d’alternatives concrètes aux combats d’associations militantes, en passant évidemment par l’implication dans les syndicats de lutte, premiers remparts historiques à la cupidité des capitalistes.

Les rassemblements pour le climat peuvent devenir le trait d’union de toutes ces stratégies, avec comme point de mire le changement de système économique et politique. Nous sommes la génération qui doit prendre à bras le corps l’urgence écologique.

Que les capitalistes entendent bien cela : nous sommes résolu.e.s car notre avenir n’est pas négociable !

A proximité, une marche aura lieu samedi à

-Avranches -14h place Patton

-Rennes à 14 h devant les Champs libres

 

[via le site d’Alternative Libertaire]

Réunion publique sur l’Ukraine et les prisonniers politiques en Russie

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La Russie enferme et persécute ses opposantEs politiques. Ainsi près de 70 ukrainiens sont aujourd’hui incarcérés.

C’est pour cette raison qu’Oleg Senstov, lui même incarcéré, a entamé, une grève de la faim. Il souhaitait profiter de la médiatisation de la coupe du monde pour alerter la communauté internationale sur la détention des prisonnierEs politique en Russie et en Crimée et exiger leur libération.

Il a été suivi dans sa grève de la faim par plusieurs autres personnes enfermées pour raison politiques, dont notamment Aleksandr Koltchenko, militant syndical et anarchiste ukrainien.

La coupe du monde est passée, Poutine a été chaleureusement remercié et les politiques des différents pays se sont bien gardés d’aborder le sujet avec lui ou seulement timidement.

Et pendant ce temps Senstov et les autres continuent de mourir en prison.

C’est pour aborder la question de l’Ukraine et des prisonnierEs politiques déteneuEs par la Russie qu’Alternative Libertaire vous invite à une réunion publique animé par le Collectif Solidarité/Amitié Bretagne-Ukraine le mardi 24 juillet à 20h00 aux oiseaux de la tempête (14 rue de la pinterie).

Ni à Fougères, ni à Bure, mais autrement !

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Un groupe de BURE résistant au projet d’enfouissement des déchets radioactifs (CIGEO – centre industriel de stockage géologique) sera présent LUNDI 8 Janvier à FOUGERES.

Le COEDRA et les Oiseaux de la tempête organisent cet événement public et gratuit, au local autogéré 14 rue Pinterie à FOUGERES.

 

Au programme

À partir de 16h :

Ouverture au public pour

  • rencontres informelles avec le groupe de BURE.
  • exposition de photos sur la lutte de BURE – 50 photos
  • documentations et présentation du livre « BURE ou la bataille du nucléaire »
  • projections

19h30  : repas et panier partagé grâce aux paniers des participants.

20h30  : débat , projections, projets …

 

Au travers de la promotion du livre « BURE ou la bataille du nucléaire », il s’agira d’informer sur la lutte contre l’enfouissement des DRA en cours à BURE : état des lieux sur l’emprise de l’ANDRA et de l’économie nucléaire en Meuse et Haute Marne, point sur la maison de la résistance, l’occupation du Bois Lejuc, les installations de lieux de vie, de métiers nouveaux, la résistance judiciaire etc.

Il s’agira aussi de renforcer ici dans le Pays de Fougères les soutiens à la résistance au projet CIGEO, à BURE.

 

Rappel .

Fin 1993 : le projet d’enfouissement de déchets radioactifs est officiellement stoppé dans le Pays de Fougères suite à l’opposition massive de la population, au refus de beaucoup de conseils municipaux, aux craintes de l’agro-alimentaire du Pays de Fougères. Les élections législatives ont eu lieu en Mars 1993 mettant hors jeu les deux principaux promoteurs politiques du labo d’enfouissement.

Immédiatement après, en 1994, BURE, en Meuse, est pressenti pour devenir le site d’un « laboratoire d’enfouissement des déchets radioactifs » rejeté fortement depuis 1980 par toutes les communes visées en France… sauf par les deux conseils généraux de Meuse et Haute Marne en 1994.

À Charlottesville (USA) l’extrême droite se lève et tue


Le 12 août a eu lieu dans la ville de Charlottesville, aux États-Unis, une manifestation de l’extrême-droite américaine , soutenue entre autres par le Ku Klux Klan. Plusieurs manifestant-es arboraient des torches, des boucliers ou encore des croix gammées, se revendiquant explicitement du nazisme. Des militant-es antiracistes et antifascistes ont organisé une contre-manifestation plus nombreuse, mais la police a rapidement essayé de disperser les personnes présentes car des affrontements avaient lieu. On sait par exemple qu’un garçon noir a été battu par les suprémacistes blancs, tandis que les affrontements faisaient une vingtaine de blessé-es au total.

Quelques heures après la dispersion, un militant d’extrême-droite a foncé en voiture dans un groupe d’antifascistes. Une militante antiraciste, soutien du mouvement Black Lives Matter, Heather Heyer, est morte. Plusieurs autres sont blessé-es. Les mots ont un sens, et il s’agit d’un attentat. Alternative Libertaire souhaite apporter tout son soutien aux victimes et à leurs proches, mais également à tou-tes les militant-es antiracistes et antifascistes de Charlottesville.

Donald Trump, le Président des États-Unis, a réagi en mettant dos-à-dos les fachos d’un côté et les antifas et les antiracistes de l’autre. Quoi de surprenant de la part de celui qui veut ériger un mur entre les États-Unis et le Mexique, qui veut refouler les personnes ayant des nationalités qui ne lui conviennent pas (visant explicitement les musulmans) et dont les sorties racistes rythment la vie politique américaine  ? Il a été soutenu pour son élection par la plupart de ces groupes d’extrême-droite, et porte leurs idées au plus haut sommet de l’état. Cette élection d’ailleurs décomplexe certainement les groupes les plus radicaux.

On peut en revanche observer le silence des “personnalités politiques” françaises. Pas un mot pour dénoncer, même à peu de frais, ni la manifestation raciste ni l’attentat meurtrier. Non pas que cela servirait à quoique ce soit, mais nous pourrions alors leur rappeler qu’au sud de l’Europe, un bateau de fachos, le C-Star, se balade en Méditerranée pour tenter de renvoyer les migrant-es venu-es d’Afrique là d’où ils et elles viennent. On pourrait également leur rappeler qu’à Lyon, des groupes d’extrême-droite font régulièrement des démonstrations de force, allant jusqu’à attaquer le local de la CGA en novembre dernier. Dans plusieurs villes de France, des groupes d’extrême-droite, identitaires, néo-nazis, fascistes, etc. se renforcent. C’est le combat collectif contre cette idéologie d’exclusion et de mort que nous devons continuer, aux États-Unis, certes, mais également en France, dans nos régions, dans nos villes, dans nos quartiers.

Alternative Libertaire, le 14 Août 2017

communiqués de Black Rose/Rosa Negra

Heather Heyer 32ans, militante antifasciste états-unienne, a été assassiné lors d’une manifestation contre des néo nazis et membres du Ku Klux Klan hier à Charlottesville. Elle était connue pour son militantisme antiraciste au sein du collectif Black Lives Matters entre autres.
Nous joignons ici les communiqués de l’IWW (Industrial Workers of the World) et de Black Rose/Rosa Negra Anarchist Federation, des organisations de notre courant (syndicaliste révolutionnaire, communiste libertaire) outre-Atlantique.

La Black Rose/Rosa Negra Anarchist Federation a eu vent des actes de violence perpétrés par des suprématistes blancs et des fascistes à Charlottesville aujourd’hui. Nous vous écrivons depuis notre convention nationale, et nous pensons tous et toutes à vous, ensemble.

Nous sommes profondément attristé-e-s par la perte de notre camarade de lutte. Nos cœurs et nos esprits vont aux personnes qui l’ont aimé.

À ce moment, nous comprenons que des membres de l’Industrial Workers of the World (IWW) et des Democratic Socialists of America (DSA) ont été blessé-e-s  ; les détails nous parviennent peu à peu via les informations et il y aurait davantage de blessé-e-s et au moins un mort dans cette attaque.

Nous ne pouvons rester les bras croisés et permettre que cette violence soit perpétrée à l’endroit de nos communautés.

Nous sommes solidaires des activistes antiracistes d’aujourd’hui à Charlottesville, ainsi qu’avec leurs familles, les membres de l’IWW et de la DSA présentEs, et tous ceux et toutes celles qui s’impliquent contre la marée montante du fascisme à travers le monde.

Ensemble, nous ne serons pas ralenties, et nous ne serons pas arrêtéEs.

«  Portons le deuil des morts, combattons sans relâche pour les vivantEs  ».
– Mother Jones

Votre soutien est requis  ! Des organisateurs locaux de Charlottesville ont créé une page Fundly https://fundly.com/defendcville pour récolter des sous pour payer les soins médicaux des personnes blessé-e-s durant les manifestations d’aujourd’hui.

Communiqué original de Black Rose/Rosa Negra Federation

Traduction du Collectif Emma Goldman (Saguenay, Québec)

Communiqué de l’IWW :

Robert E. Lee était un lâche qui s’est battu pour la cause de la brutalité et de l’inhumanité.

Heather Heyer s’est battue pour un monde meilleur contre les fous violents venus terroriser sa ville. Elle a perdu la vie à cause des actions d’un autre lâche qui a blessé et assassiné des personnes innocentes derrière le volant de sa voiture.

Une seule de ces deux personnes mérite de ne pas être oubliée.

Pour comprendre le communiqué et la photo :
Les groupes de la droite radicale et identitaire américaine présents, dont le Ku Klux Klan et des néonazis avec des drapeaux confédérés, entendaient dénoncer de façon unitaire le projet de la ville de déboulonner dans un jardin municipal la statue d’un général sudiste favorable à l’esclavagisme. Cette guerre américaine des statues confédérées avait déjà fait polémique quelques mois plus tôt à La Nouvelle-Orléans, où quatre statues ont été déboulonnées.